Comme l'on pouvait s'y attendre, l'efficace et discret Directeur General de l'Organisation des Nations Unies pour l' Education, la Science et la Culture, le japonais Koichiro Matsuura, a nommé, propruis meritum, le lundi dernier, 22 décembre, pour un mandat de quatre ans, renouvelable, une fois, le prolifique historien angolais comme nouveau membre de cette érudite instance de conseil de ce Projet de l'organisme spécialisé des Nations Unies, organe qui vient d' être renouvelée de moitie.
L'américaniste angolais initiera ses nouvelles taches dans cette structure, un panel de 20 personnalités, durant la Réunion qui aura lieu au siège de l'organisation onusienne, a Paris, Place Fontenoy, du 17 au 19 février prochain.
Un des programmes de mémoire parmi les plus sensibles de cette institution de l'ONU, le dit Projet a été lancé en septembre 1994, avec, comme, autres objectifs, parvenir a de nouvelles connaissances sur l'ampleur et les moyens opératoires de la traite negriere grâce a des travaux scientifiques, nécessairement, multidisciplinaires et mettre en lumière les conséquences inédites, notamment les interactions culturelles provoquées par cette tragédie entre les peuples de différents continents et ensembles insulaires concernés.
Le Projet a été structuré autour de, entre autres axes, des actions de recherche scientifique, véritablement nouvelles, qui mettent en relief des aspects peu attestés de caractère historique, linguistique et anthropologique, conséquences de cet extraordinaire négoce d'êtres humains, des activités pédagogiques placées sous l'engageant thème de "Briser le silence", des efforts d' inventaire des lieux de mémoire et, enfin, un programme de sauvegarde d' archives et de traditions orales évoquant le désastre qui a permis la réduction en esclavage de millions de mélano–africains.
Les membres du CSI, conseillers du Directeur General, sont considérés comme les promoteurs privilégiés du Projet auprès de différentes entités et partenaires, capables de bien expliquer les problématiques posées, les choix faits et les priorités définies.
Ceux-ci sont considérés compétents pour stimuler les activités du Programme dans les milieux universitaires, auprès des institutions culturelles, réseaux professionnels, organes de communication sociale et du grand public.
L'on notera que le spécialiste angolais qui vient d'intégrer le CSI, s'est fait remarquer, durant plusieurs années, comme chercheur au Centre International des Civilisations Bantu, institution ayant son siège a Libreville, au Gabon, par ses constants et décisifs apports visant une meilleure connaissance des cultures africaines, et particulièrement, bantu, c'est-à-dire, pour l'essentiel, "congo", "angola" et "moçambique" dans les Amériques et les Caraïbes.
Il y a publié une centaine de contributions parmi lesquelles des articles, communications, recensions et notes scientifiques sur divers aspects du continuum civilisationnel niger dans l'outre-Atlantique, travaux de caractère monographique ou compare, sur les similitudes lexiques et les convergences anthropologiques que l'on y a attestées.
OUVRAGES MEMORIAUX
L'on notera, parmi les multiples activités menées, récemment par l'expert angolais autour de l'articulation des sociétés africaines au trafic negrier intra et transatlantique, sa participation, durant un mois, aux Etats Unis d'Amérique, grâce a une bourse du Département d' Etat, au "Leadership Management Program" et la rédaction du texte de l'excellent documentaire "Benguela, une histoire d'esclavage" réalisé par la Télévision Publique d'Angola, et qu'elle a diffuse, il y a quelques jours.
L'on inscrira, enfin, sa remarquable participation, en représentation de la Première Dame d'Angola, le Dr. Ana Paula Dos Santos, a la Conférence Internationale "Agenda afro descendent dans les Amériques et les Caraïbes", qui s'est tenue, récemment, a Cartagena de Indias, en Colombie.
Interrogé sur sa nomination par le Directeur General de l'UNESCO au CCI, Simao Souindoula a considéré cet acte de pleinement justifié en tenant des lourdes conséquences démographiques, sociales, culturelles, politiques et économiques qu' a connu l'Afrique centrale, a la suite de plus de trois siècles d' étau esclavagiste.
Il a souhaite que le Projet puisse servir, durant son mandat, de catalyseur en vue de la mise en œuvre de projets de restauration d'édifices-monuments, entrepôts de captifs, l'érection d'ouvrages mémoriaux, l'aménagement de sites de concentration esclavagiste et la construction d'autres musées évoquant le trafic negrier en Afrique, dans les Amériques et les Caraïbes, dans la dynamique tant souhaitée du développement du tourisme de mémoire portant sur cette épisode tragique de l'histoire économique, de ces derniers siècles, de l'humanité.
Johnny Kapela
Directeur de la Communication Scientifique
Réseau International Bantulink
C.P. 2313
Luanda
(Angola)
Par Simao Souindoula
(3 février 2009)
